Photo Jean-Vital de Monléon

Le paludisme ou ‘fièvre des marais’

Cette maladie infectieuse est la parasitose la plus répandue à travers le globe avec 219 millions de personnes l’ayant contractée en 2017 et environ 435 000 décès par an. Appelé aussi malaria ou ‘fièvre des marais’, elle peut entraîner des décès si elle n’est pas traitée à temps.

Nous avons interviewé le docteur Jean-Vital de Monléon, pédiatre, médecin hospitalier, anthropologue, membre du conseil national de la protection de l’enfance et écrivain. Il a également créé en 1999 la première consultation française d’adoption outre-mer et s’intéresse de près à cette pathologie. Voici les questions sur lesquelles nous l’avons interpellé :

Qu’est-ce que le paludisme exactement ?

‘C’est une maladie due à un parasite microscopique, elle est transmise par la piqûre d’un certain type de moustique : la femelle anophèle. Si le palu, comme on le nomme communément, a été autrefois actif en Camargue, en Corse et dans les Dombes, il n’est aujourd’hui repéré qu’en Guyane et à Mayotte pour ce qui concerne les territoires français. Ce type de moustique affectionne les zones chaudes et humides comme les forêts et les marécages d’Afrique, d’Asie du Sud-est et d’Amérique latine.’

Comment se manifeste la maladie ?

‘La fièvre est le diagnostic principal. Si une personne est rentrée d’une des zones citées ci-dessus depuis moins de trois mois, il est impératif de penser immédiatement à cette pathologie afin que le patient soit pris en charge au plus tôt. La maladie peut se dégrader avec des symptômes de grosse fatigue, des frissons, une transpiration anormale puis des défaillances viscérales et des atteintes cardiaques. Une détection rapide de la maladie n’occasionnera pas de séquelle.’

Comment prévient-on la maladie ?

‘Des traitements médicamenteux existent, ceux-ci sont prescrits pour les séjours longs de plus de huit jours et de moins de trois mois. La prévention mécanique est au moins aussi importante pour éviter les piqûres. La femelle moustique opérant dès la tombée de la nuit, il est important de se couvrir en portant des pantalons, des chaussettes, des chemises à manches longues, et en s’appliquant une pommade insecticide forte sur les zones découvertes (visage, cou et mains). Dans la maison, veiller à ce que les lits soient bien fermés pour éviter l’intrusion des moustiques, imprégner les moustiquaires d’insecticide, brancher des diffuseurs électriques d’insecticide et disposer des spirales qui se consument pour les chasser.’

Guérit-on du paludisme ?

‘Le palu se soigne facilement si le traitement est administré suffisamment tôt. Depuis une dizaine d’année, la population malade a été divisée par deux grâce aux nouveaux traitements antipaludéens de la famille des Artesunate. Des résultats très encourageants.’

Découvre-t-on des cas de paludisme sur le territoire français ?

‘Oui, beaucoup ! Surtout dans les trois mois suivant le retour de personnes ayant fréquenté des zones à risque. Par imprudence, elles n’ont pas pris le traitement indiqué ou ne se sont pas protégées. Elles ont été piquées pendant leur séjour et ont déclaré la maladie à leur retour sur le sol français. Il peut également arriver, par bonheur très rarement, qu’un employé d’aéroport se fasse piquer lorsqu’il décharge les bagages de l’avion.’

Enfin, ce qu’il faut retenir, c’est de penser absolument au paludisme lors qu’une personne a une forte fièvre et qu’elle est revenue de voyage depuis moins de trois mois. Il est aussi impératif de se protéger contre les piqûres.

 
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