Jeanne Roy, coodinatrice culturelle de centre de détention de Joux-la-VIlle

Des détenues pour actrices à Joux-la-Ville

Arnaud Sélignac a déjà tourné une quarantaine de films essentiellement pour la télévision dont le célèbre ‘Arletty, une passion coupable’ joué par Laëtitia Casta et plus récemment ‘L’épreuve d’amour’ avec Fred Testot.

Le lieu est aussi improbable qu’inattendu et pourtant c’est le cadre qu’a choisi le réalisateur Arnaud Sélignac pour tourner son prochain long métrage, le centre pénitentiaire de Joux-la-Ville au sud de l’Yonne. ‘Le projet a été présenté à l’administration pénitentiaire centrale qui après validation a recherché un centre carcéral de femmes. Nous nous sommes positionnés de suite car le projet était très intéressant. Ensuite, nous avons émis un appel à candidature et une vingtaine de femmes se sont manifestées pour participer au tournage. Le sujet est inspiré de la célèbre pièce de théâtre d’Eve Ensler jouée d’abord à Broadway puis en France, ‘Les Monologues du Vagin’. Une pièce drôle abordant sans tabous des histoires de femmes, leurs expériences, leurs souffrances, leurs rêves, leurs sensations, leurs angoisses et leurs joies. Un sujet d’autant plus exacerbé lorsqu’il est abordé en prison’ nous confie Jeanne Roy, coordinatrice culturelle du centre de détention de Joux.

L’établissement de Joux-la-Ville, le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP), la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Dijon et la Direction de l’Administration Pénitentiaire ont ensuite examiné les candidatures et sélectionné les potentielles actrices selon plusieurs critères : leur comportement en détention, les raisons de leur incarcération, leur date de sorties… Une nomination importante puisque le film sera proposé en diffusion nationale courant 2018.

Dans le cadre du respect au droit à la culture et dans la perspective de réinsérer les détenues, de nombreuses activités sont proposées comme le théâtre, l’écriture, le cirque, la danse, le chant, des formations… Ces ateliers doivent permettre aux femmes de reprendre confiance en elles, de valoriser leur image et d’apprendre. Des pièces de théâtre et des concerts se produisent également au sein de l’établissement carcéral. La coordinatrice culturelle soumet régulièrement des projets à l’administration pénitentiaire qui les accepte ou les refuse.

Article paru le 18 décembre dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.