Alain Carey, fondateur de l'entreprise Global Business Incorporated à Phoenix en Arizona

S’installer et travailler aux Etats-Unis, pourquoi pas ?

Le rêve américain inspire encore beaucoup les français, plusieurs entreprises icaunaises étudient actuellement des projets d’implantation outre atlantique.

Voilà 44 ans qu’Alain Carey vit aux Etats-Unis. Ce français d’origine est d’abord parti y suivre ses études puis a décidé de s’y installer définitivement. Il connaît parfaitement le tissu économique, les grandes disparités entre tous les états pour les avoir parcourus à de nombreuses reprises. Il comprend les subtilités de la société américaine. ‘Il faut comparer les Etats-Unis à l’Europe et non à un seul pays. Les USA sont immenses, on peut les comparer à un iceberg dont on ne voit que le dessus’ analyse cet américain d’adoption. ‘L’Yonne ressemble un peu à l’Arizona en matière économique : les entreprises et les emplois ne sont pas concentrés dans ce département mais plutôt sur Paris, un point commun avec l’Arizona puisque la Californie, sa voisine, attire beaucoup plus les créateurs. Pourtant la fiscalité y est 30 % plus élevée et le salaire moyen de la Silicon Valley est de 38.68 USD contre 26.75 USD en Arizona (et 31.43 USD à New York). Ce qui veut dire qu’une société qui s’installe en Arizona peut générer entre 30 et 50 % de bénéfices supplémentaires’ précise Alain. ‘D’après les experts, l’Arizona sera d’ici 5 à 10 ans, l’un des premiers états américains, il est important de sauter dans le train maintenant pendant la croissance. Plus de cent entreprises californiennes ont en cours un dossier de délocalisation’ insiste le chef d’entreprise.

L’Yonne regorge de pépites

Beaucoup de compétences innovantes sont installées dans l’Yonne et Alain Carey est venu spécialement rencontrer quelques TPE et PME afin de les conseiller dans leur développement aux USA. (certaines partiront prochainement en voyage d’étude afin de comprendre le marché et adapter leur offre). Il dirige à Phoenix une agence d’accompagnement à l’installation : ‘les grandes entreprises ont déjà leurs propres services de développement alors que les autres compagnies, petites ou moyennes, ont peu de moyens pour s’installer à l’étranger. Nous évaluons dans un premier temps, le marché potentiel et dans un deuxième temps, nous proposons une stratégie d’implantation en fonction du marché potentiel. Notre point fort est notre immersion dans la culture et dans la vie économique américaine que nous connaissons parfaitement grâce à notre longue expérience, il est, par exemple, difficile pour les institutionnels de couvrir un pays aussi vaste en tous sens. Les américains privilégient le service à la qualité : la réactivité et les délais de livraison courts quitte à payer plus cher. La France représente pour eux la créativité, les solutions innovantes et la technologie de pointe. Mais tous les types d’activités y compris l’artisanat sont les bienvenus à condition de s’implanter sur le territoire américain au plus près de son marché pour être plus compétitif. Le français qui choisit l’aventure de l’expatriation doit être très motivé’ souligne le chef d’entreprise.

En quelques chiffres

88 % des startups françaises présentes au CES (entendez Consumer Electronics Show) de Las Vegas en 2016 avaient le projet d’installer leur société aux Etats-Unis et seulement 11 % ont réussi leur pari. Les raisons principales de leur échec sont souvent liées à un manque de préparation, de fonds et à l’inadaptation de leurs produits ou services. Enfin, les Etats-Unis sont dix-sept fois plus grands que la France, ce qui implique des coûts très élevés en matière de démarchage commercial et de transport.

L’état d’Arizona a mis en place un vrai programme de développement notamment financier, de mise à disposition de bureaux et d’entrepôts, et construit des villes entières pour les nouveaux arrivants.

 Paru le 30 octobre 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne France-Comté.

Florent Jeannequin, producteur de cornichons à Chemilly-sur-Yonne (89)

Maison Marc : les derniers gardiens du cornichon

La Maison Marc cultive 15 hectares de cornichons et récolte 50 tonnes de ce condiment chaque année.

Fins, extra-fins, aigre-doux ou Malossol, les cornichons de la Maison Marc (clin d’œil au prénom du grand-père), sont les seuls cucurbitales français à être produits, mis en bocaux et commercialisés en France. ‘Nous sommes agriculteurs de père en fils, avant moi, c’était mon père qui s’était lancé dans ce type de culture. Nous avons fourni pendant longtemps la conserverie Amora-Maille à Appoigny (89). Puis l’entreprise a fermé, concurrencée par des productions asiatiques, ainsi nous avons décidé voilà 5 ans de mettre en bocaux sur le site de notre ferme à Chemilly-sur-Yonne’ nous explique Florent Jeannequin, le père.

Les cornichons sont semés entre le 15 et le 20 mai, et sont ramassés 60 jours plus tard. Une culture raisonnée sans aucun pesticide ni herbicide. La cueillette dure elle aussi 60 jours pour se terminer vers le 10 septembre. ‘Nous avons récolté avec trois semaines d’avance cette année grâce à une météo des plus favorables’ précise Florent. 50 tonnes de cornichons glanés sur 15 hectares de champs par une quarantaine de saisonniers soit 200 000 bocaux de 250 grammes et 1 000 seaux de 3 kilogrammes pour les restaurateurs.

Une distribution sur tout le territoire national

Déclinés en plusieurs calibres et parfums, recette classique à l’estragon et à la moutarde, aigre-doux épicés grâce à du piment d’oiseau ou Malossol légèrement vinaigré et sucré, les cornichons se retrouvent sur les tables des restaurateurs, en épiceries fines, chez les fromagers et même à l’Elysée, soit plus de 400 points de vente. La Maison Marc a fait le choix d’un mets d’exception qu’elle ne souhaite pas retrouver en grande distribution. Pas de boutique sur l’exploitation mais les produits sont en vente chez leurs voisins les Festins de Bourgogne et le Borvo à Chemilly-sur-Yonne.

Maison Marc : www.maisonmarc.fr – téléphone : 03 86 47 36 10

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Reha, musicien cubain, tourne un clip dans l’Yonne

Rythme afro-américain, jazz, variété ou encore musique classique, Reha de son vrai nom Raùl Enrique Hernandez Alvarez batteur et percussionniste, est aussi auteur compositeur et interprète. Amoureux de  la France où il vit depuis de quelques années, il a choisi récemment de s’installer à Auxerre. Né à la Havane, il est entré à douze ans dans le groupe musical ‘Menique’. Il a d’abord joué dans les théâtres nationaux avant de participer à des festivals en Amérique centrale (Jamaïque, Barbados, Panama, Curaçoa, Mexique) puis en Europe (France, Espagne, Royaume Uni) avec les plus grands : Philippe Lavil, Bernard Lavilliers, Victor Lazlo, Lou Bega, Dany Brillant et bien d’autres.

Ses influences : un mélange de rythmes afro-cubains affiné au fil de ses voyages et rencontres pour donner naissance au groove alternatif cubain dont il a enregistré quelques titres sur son album ‘Sentimientos y Grietas’. Cet album est disponible en ligne sur les principales plateformes du monde.

Une grande expérience de la scène permet au Reha live Band de proposer un spectacle aux accents cubains qu’il adapte selon le type d’événement. A l’honneur durant ses représentations le Cha-cha-cha, le Son Montuna, la Guajira, l’Afro, La Comparza, la Rumba cubana… associés aux styles rock, hip-hop et électro.

Silence, on tourne !

C’est porté par l’agence Odace que préside Cloélia Beltramelli que le tournage du clip ‘Tres al amancer’ a pu avoir lieu fin septembre en local. ‘L’objectif de l’association est de développer les échanges internationaux à travers l’art et la culture. Ces histoires de croisées des chemins sont à chaque fois une découverte, une ouverture d’esprit à l’international, une richesse dans la mixité’ nous explique Cloélia.

‘Tourner un clip dans l’Yonne avec un artiste cubain, est une chance de mettre en valeur notre patrimoine. La France et Cuba ont deux cultures différentes mais se rapprochent par l’amour des belles bâtisses en pierre, les constructions en matériaux nobles. Une partie du clip a donc pour fond le village de Noyers-sur-Serein. Nous avons souhaité faire appel à des entreprises locales comme Film Studio Morgan basé à Sens pour tourner le clip de Reha, une manière de montrer notre savoir-faire icaunais’ poursuit Cloélia. Des artistes internationaux se sont joints à Reha pour participer à ce projet.

Le clip devrait sortir courant novembre en France.

Découvrir l’album en ligne

http://reha.believeband.com/

https://itunes.apple.com/fr/album/sentimientos-y-grietas/id263613071

https://play.google.com/store/music/artist/Reha?id=A3e7eaarda7ticvrbqbsnxj6cem

Liens Facebook

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Pascal et Christel Leroux, fromagers affineurs à Brion dans l'Yonne.

Soumaintrain : la passion de la famille Leroux

25 ans que les producteurs de ce fromage de caractère aux arômes délicats réclamaient une appellation pour protéger cette fabrication régionale.

Un produit oublié puis retravaillé dans les années 1970 par deux fromageries fermières puis 4. C’est Monsieur Leroux père qui a d’abord décidé de le faire connaître nationalement en le commercialisant les jeudis sur le marché de Rungis et qui a convaincu le groupement de déposer un dossier d’appellation. Deux fromageries laitières ont ensuite tenté la même opération, et voilà comment les deux dossiers sont restés bloqués des années par l’administration. Cinq années plus tard, en 2016, et après le rapprochement du groupement fermier et des deux fromageries, le Soumaintrain obtient enfin l’Indication Géographique Protégée. ‘C’est une belle reconnaissance pour la profession, ce label nous protège et empêche certains pays de copier notre savoir-faire’ indique Pascal Leroux, propriétaire et gérant de la fromagerie Leroux à l’origine du projet.

Un cahier des charges très précis

Les vaches laitières doivent être élevées sur un territoire délimité aux confins des départements de l’Aube, la Côte d’Or et l’Yonne, et séjourner au moins cinq mois par an dans les pâturages. Leur nombre à l’hectare est limité. Le lait est ensuite emprésuré puis le caillé moulé dans des formes cylindriques. L’affineur intervient à partir du huitième jour, il ramasse les fromages frais chez les fermiers puis les transfère en chambres d’affinage à une température bien précise et à un taux d’humidité important. Les Soumaintrain sont lavés et retournés une fois par semaine pendant quatre semaines. ‘Chaque affineur produit un fromage avec un goût différent, le résultat est très étonnant. Nous affinons environ mille Soumaintrain par semaine et allons devoir augmenter les quantités tant la demande est croissante depuis l’agrément ’IGP’ nous confie Pascal. Trois litres de lait entier sont nécessaires à la fabrication d’un seul de ces fromages dorés à pâte molle et à croûte lavée. Le Soumaintrain de la maison Leroux a remporté la Médaille d’Argent au 20ème concours régional des Produits Laitiers Fermiers de l’Yonne à Nuits-Saint-Georges en mai dernier. Il est présenté sur les étals des marchés d’Auxerre, de Sens, de Migennes, de Joigny et de Villeneuve-sur-Yonne, sur les bonnes tables du locales, dans certains supermarchés et s’envole au-delà de nos frontières via le marché de Rungis.

Article paru le 2 octobre 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.