Géochanvre

Des géotextiles 100 % bio fabriqués dans l’Yonne

‘C’est en constatant les qualités parfois médiocres des produits de paillage dont j’avais besoin pour protéger les sols maraîchers, leur coût d’achat relativement élevé, les difficultés grandissantes d’approvisionnement et le manque de transparence sociale dans la réalisation manuelle de ces tissus souvent importés d’Inde ou du Sri Lanka que j’ai décidé de créer cette filière localement’ nous explique Frédéric Roure, ingénieur agronome écologue et dirigeant de l’entreprise Géochanvre.

Créée en 2014 sur l’ancien site Lafarge de Frangey, que l’entreprise partage avec le groupe Tree (voir notre article du 30 janvier dernier), Géochanvre compte aujourd’hui 9 salariés, des investissements en machines à hauteur de 3.5 millions d’€uros et quatorze brevets internationaux déposés dans 140 pays et qui seront dévoilés au fur et à mesure du développement de la TPE.

Valoriser la fibre végétale en circuit court

Les matières premières, ortie, luzerne, lin et chanvre, sont cultivées localement et leurs pailles sont ensuite transformées dans l’usine de Lézinnes grâce à la technique de l’hydroliage : un jet d’eau à haute pression entrecroise les fibres, sans ajout de colle ni autres produits chimiques. Les  paillages et géofilets entièrement biodégradables sont utiles aux marchés du génie écologique, aux travaux paysagers, aux cultures d’alignement, aux vignes, aux jardins privés et potagers pour favoriser la croissance des plantations, le traitement des mauvaises herbes et la protection thermique des sols ou pour maintenir les sols lors de travaux. La confection des sacs, big bags jetables pour déchets et cabas sont confectionnés par deux ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) icaunais. Les clients sont les collectivités, les travaux publics, les agriculteurs et les particuliers. Les dalles de paillage trouvent aussi leur utilisation comme isolant en sous couche de parquet. Les produits proposés et distribués par Géochanvre viennent en remplacement de marchandises fabriquées à base d’amidon (la production des paillages naturels étant insuffisante) avec des performances supérieures pour un coût analogue ou moindre et sans limite potentielle de production, des qualités de biodégradabilité et de praticité supérieures.

Les distributeurs en réseau de coopératives et de producteurs de paille ont validé la distribution, les agriculteurs ont également approuvé les circuits d’approvisionnement sur des captages d’eau, le site industriel bénéficie d’une eau abondante et d’un possible fret fluvial.

Géochanvre a été lauréat Ecoproduit aux vitrines de l’innovation Ardie en 2016 et a reçu le prix des entreprises et de l’environnement décerné par le Ministère de l’écologie en 2015.

Paru le 27 février 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.

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La sécurité informatique, un marché en pleine expansion

Dix ans que Claire Kemp a créé de toutes pièces IT-Gnosis, une entreprise de sensibilisation en sécurité informatique basée à Senan dans l’Yonne. Un marché de niche vierge à l’époque et sur lequel peu d’entreprises se sont encore penchées aujourd’hui. ‘Je travaillais en Allemagne pour une société américaine de certification informatique lorsqu’un collègue m’a proposé ce challenge. La sécurité informatique arrivait alors tout juste en Europe, nous explique Claire, j’ai commencé mon activité grâce à un distributeur anglais pour lequel je promouvais les formations sur la France, l’Italie et le Portugal. Aujourd’hui, nous vendons des supports de cours et de la formation pour des organismes malaisien, américain, hollandais et québécois et nous distribuons leurs produits sur une dizaine de pays : la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Suisse, Malte, le Maroc, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et plus récemment au Sénégal. Notre métier est de sensibiliser les entreprises aux bonnes pratiques et aux risques liés à Internet. Nos clients sont les centres de formation continue, les grandes écoles et universités qui proposent une spécialisation en informatique. Ajouter une certification à une formation permet d’accroître l’employabilité des élèves à la sortie de l’école.’

150 000 personnes certifiées à travers le monde

Une certification internationale est, par exemple, demandée par le ministère de la défense américain. La présenter ouvre des portes, permet de protéger l’entreprise et de connaître les enjeux de la sécurité. ‘Les formations que nous proposons couvrent l’ensemble des risques potentiels : on apprend à penser comme un hacker pour mieux s’en protéger. Piratage éthique, sensibilisation à la cyber sécurité, formation aux tests d’intrusion, à l’investigation légale, à la défense d’un réseau, à la programmation sécurisée… autant de domaines que maîtrisent parfaitement nos formateurs’ poursuit la dirigeante.

Une progression à deux chiffres en 2016

Le développement de la petite entreprise est encourageant. Elle occupe deux personnes à temps complet et une stagiaire. ‘J’ai misé sur l’alternance pour former mes salariés, je trouve que c’est une formule idéale pour pérenniser des postes. J’ai bien l’intention de renouveler l’expérience dès septembre en embauchant une autre personne polyglotte, c’est la condition’ nous confie Claire. Salarié en CDI depuis octobre 2015, Vincent Bartezak, jeune diplômé de l’Ifag est en charge du développement de l’Italie : ‘j’aime beaucoup ce travail qui me permet quotidiennement de pratiquer mes langues étrangères, de voyager régulièrement pour vendre des produits attrayants que j’ai découverts en intégrant IT-Gnosis voilà trois ans et demi’. Tout récemment, Allie Pineda, jeune guatémaltèque en alternance grâce à la formation en licence pro ‘Management des activités internationales’ de l’université de Bourgogne a rejoint les effectifs de la société. Chacun des membres parlant au minimum le français et l’anglais plus une troisième langue soit au total cinq langues.

Article paru le 20 février 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.

Bernard Moraine, Maire de Joigny et Patrick Kanner, Ministre de la ville, de la jeunesse et des sports

Le ministre de la ville en visite à l’E2C à Joigny

Ministre de la ville, de la jeunesse et des sports, Patrick Kanner s’est rendu le 23 janvier dernier à l’Ecole de la 2ème chance à Joigny pour rencontrer des jeunes et des volontaires en service civique. Créée en 2012 dans l’Yonne et rattachée depuis 2015 à la Ligue de l’enseignement, l’E2C a déjà accueilli 300 stagiaires dont 56 % ont réussi leur reconversion. La durée du cursus est de six mois et demi et la moyenne d’âge de 21 ans. C’est Edith Cresson, ancien premier ministre, qui en fut l’initiatrice sur le simple constat que de nombreux jeunes sortaient du système éducatif sans diplôme et… sans emploi. Ce dispositif offre aux demandeurs d’emploi de 18 à 30 ans (souhait du conseil général pour l’école de Joigny) peu ou pas qualifiés, une formation personnalisée sur la découverte et la confirmation des projets professionnels, la remise à niveau des savoirs fondamentaux, et la gestion des freins à l’emploi. Patrick Kanner s’est voulu rassurant avec les jeunes, les questionnant chacun sur leur parcours personnel et scolaire, et ce qu’ils appréciaient à l’E2C de Joigny. ‘Vous n’êtes pas les seuls dans cette situation, puisque 15000 jeunes par an sont accueillis dans les 107 structures E2C de France. Ici les programmes sont ‘sur mesure’ contrairement à l’éducation nationale qui propose du ‘prêt-à-porter’ lance alors le ministre ‘et vous devez assimiler votre passage à l’école de la deuxième chance à un tremplin pour votre future vie professionnelle vous permettant de rebondir’. Les stagiaires interviewés sont attachés à leur école, leurs encadrants, bienveillants, et mesurent leur chance d’avoir une équipe pédagogique disponible pour les écouter et les soutenir dans leurs projets. Une approche globale pour une insertion sociale et professionnelle durable.

12000 jeunes volontaires en service civique en 2016

Le ministre a ensuite souhaité rencontrer des jeunes en service civique à l’E2C. ‘La ligue de l’enseignement est favorable à ce dispositif, nous explique Denis Chauvel, secrétaire général de la Ligue de l’enseignement Bourgogne Franche-Comté. La mission dure entre 6 et 9 mois (une moyenne de 8 mois au sein de la ligue), elle doit ouvrir des horizons professionnels civiques citoyens. Le jeune en service civique ne doit pas remplacer un salarié, il a une mission de développement qui lui permet aussi de bénéficier d’un statut et d’une indemnité de 540 €uros par mois dont 440 sont financés par l’Etat. En 2016, 12000 jeunes se sont engagés dans ce partenariat, sur la base du volontariat en milieu associatif, dans une collectivité ou encore dans les services de l’Etat en particulier dans l’éducation nationale. La ligue de l’enseignement emploie des personnes en service civique (84 pour l’année 2016) mais forme également les tuteurs qui les guideront tout au long de leur période d’immersion. 48 % sont des garçons et 52 % des filles, 54 % ont un bac ou un niveau bac et 15 % un bac +2 ou 3. La Ligue de l’enseignement accompagnent les services civiques pour re-préparer un examen. L’objectif du service civique est d’être utile à quelqu’un, de découvrir une vocation et de mettre en place des actions complémentaires à celles déjà menées. Ainsi les missions proposées portent sur des projets intéressants : souvent liés à la laïcité, le vivre ensemble, l’approche environnementale, la culture, l’éducation pour tous ou encore la solidarité…’

Paru le 6 février 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne Franche-Comté.

Serge Garcia Président de Défi Son

Les bonnes ondes de la filière ‘son’ dans l’Yonne

Parce le département est l’un des rares de France à ne pas avoir son pôle de référence propre (dix entreprises et un laboratoire de recherche constituent un pôle de référence), Serge Garcia, Président de l’association Défi Son (Développement Economique par les Filières du Son) travaille depuis 5 ans sur ce projet pour développer l’Yonne et attirer des acteurs économiques. Notre territoire est classé ‘zone périphérique’ c’est-à-dire une zone qui ne porte pas de projet d’envergure et qui ne recevra donc pas de subventions européennes. ‘Début janvier, un comité de pilotage a été mis en place au niveau national basé sur l’expérience, la connaissance et la possibilité des membres de se projeter dans l’avenir’ nous explique-t-il. ‘Nous devons mettre l’Yonne dans une phase de transition économique pour attirer des fonds et implanter une filière complètement artificiellement. Les trois axes de travail de Défi Son : mettre en place un programme de développement économique dans l’Yonne, valoriser les filières du son au niveau national et créer un pôle de référence son, vibration, acoustique qui soit un carrefour national dans tout le département de l’Yonne’ poursuit ce passionné.

Une licence pro à Auxerre en septembre 2017

L’Université de Bourgogne a compris tout l’enjeu du développement économique : créer de l’activité par l’emploi. En septembre 2017, elle ouvrira une section licence professionnelle en alternance acoustique vibrations options bâtiment ou industrie pour une vingtaine d’élèves. Les candidatures pourront être nationales. Cette filière innovante n’existe pas encore en France, elle a été pensée de manière collaborative avec la fédération régionale du bâtiment, l’IUMM, le centre de recherche de Nevers, le CFA BTP… les enseignants du CFA et du lycée Fourier section BTS Maintenance se sont formés depuis deux ans pour transmettre cette nouvelle matière à leurs élèves. Des professeurs de Nancy, Grenoble et Nevers viendront renforcer les équipes de l’IUT dès la rentrée prochaine. Les élèves, qui auront des missions en entreprise, pourront ainsi conseiller et former les salariés au respect des normes acoustiques, à la prise de mesure, seront force de proposition pour adapter les anciennes et nouvelles machines, mettre en place de nouveaux processus grâce à des matériaux innovants, acoustiques et écologiques. ‘Des postes riches et pluriels ‘nous précise Serge Garcia.

‘Une première entreprise s’installera au printemps dans l’aillantais pour fabriquer des enceintes haut de gamme, elle espère créer une vingtaine d’emplois. Les salariés devront s’adapter  et se former au fur et à mesure de l’installation de nouvelles entreprises pour s’adapter au marché. Nous avons dans ce sens des partenariats avec Renouer et le Greta’.

Des ultra-sons pour soigner les tumeurs

Les méthodes évoluent et pourtant leur utilisation reste marginale. Les ultra-sons permettent d’usiner des pièces, de les percer ou encore de les coller sans poussières ni résidus. Ils sont aussi utilisés en coiffure pour rallonger les cheveux et indiqués en médecine. Serge Garcia nous confie que certains cancers comme ceux de l’utérus, de la prostate ou du sein peuvent être soignés par ce procédé. La tumeur peut être brûlée à 55° C sans chimiothérapie ni traitement médicamenteux, sans ouverture du corps en seulement 2 à 5 h. Un glaucome ou une rhinoplastie peuvent être traités de cette manière. Une petite révolution.

Article paru le 6 février 2017 dans le Journal du Palais de Bourgogne.